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LELIA MORDOCH GALLERY
M I A M I

décembre 2013 > janvier 2014

Il suffit d’un souffle pour le disperser mais il témoigne de l’histoire de l’humanité, Welcome to On Lab, le musée des poussières de Michel Paysant. A travers les 48 nano-sculptures qu’il a créées avec Giancarlo Faini et Christian Ulysse, un physicien et un ingénieur, il a su réaliser les plus petites œuvres d’art du monde. Si petites qu’elles sont invisibles à l’œil nu.
Alors comment les voir ? Au microscope, en laboratoire, sur une table numérique ou en photographie. Un petit point brillant telle une étoile dans un ciel noir grandit jusqu’à ce que jaillisse du fond des âges la Tour de Babel. C’est extraordinaire : il est inimaginable de voir autant de détails sur une surface invisible à l’œil nu et qu’on peut agrandir à loisir sur l’écran tactile. C’est que les traits du dessin sont mille fois plus petits que le diamètre d’un cheveu, environ dix fois plus grands qu’un atome d’hélium (0,1 nm). La nanotechnologie est un art de la miniature.
Si nous décidons de changer de planète, les copies des quelques 35 000 œuvres du Musée du Louvre tiendront dans le creux de la main. A une technique en correspond une autre : chacun crée avec les outils de son temps.
Le sceau-cylindre de l’époque d’Uruk, 330 av. J-C gravé dans le jaspe vert est aussi étonnant que sa nano–sœur issue de la lithographie électronique où un faisceau d’électron vient ciseler une fine couche d’or étalée sur une plaque de silicium. La nano-sculpture est à la sculpture ce que la physique classique est à la physique quantique, un bond dans le futur. Pour chaque pièce, il a fallu réaliser un programme spécifique et la main de l’artiste a dû s’adapter aux contraintes du logiciel.
C’est pourquoi Michel Paysant a choisi ces œuvres avec Giancarlo Faini : il fallait qu’elles parlent tant à l’artiste qu’au scientifique : contrairement à une simple commande de laboratoire, l’œuvre d’art entre en résonance avec son créateur.
Le scientifique connaît les contraintes de la réalisation et s’y attelle d’autant mieux qu’il crée un lien affectif avec l’œuvre. C’est une des conditions pour que le laboratoire puisse remplacer l’atelier. L’infiniment grand est comme l’infiniment petit en-dehors du domaine de la perception. « On Lab » permet d’agrandir des miniatures et de miniaturiser des œuvres monumentales sans rien perdre de la précision des détails. Michel Paysant travaille au billionième, on se perd dans le vertige des échelles à 10 puissance moins 9. On Lab consiste en 48 nano sculptures, une table numérique qui permet de les visualiser et la musique qui les accompagne.
C’est une installation où l’art, l’histoire et la science se rejoignent. Pour la première fois, des scientifiques ont exposé au Louvre.En accord avec le musée, il a privilégié l’architecture antique, l’écriture et les inventions qui ont changé le cours de l’histoire en s’attachant tout particulièrement à l’Antiquité mésopotamienne où naissent l’écriture, la roue et la jurisprudence, à la Renaissance, temps des grandes inventions où la pensée rationnelle tente de supplanter l’obscurantisme et au vingtième siècle qui laisse place à l’absurde et à la mondialisation. Mais est-ce si absurde de vouloir comme Marcel Duchamp remettre en cause l’arbitraire des mesures ?
A partir de maquettes, de photographies aériennes, d’objets de toutes dimensions Michel Paysant réinvente son modèle. Parcourant le musée, il dessine. Il dessine plutôt que de photographier. Dans le dessin, il y a déjà une première appropriation de l’œuvre. C’est à partir de croquis que se construit l’exposition. Les pièces d’On Lab sont indissociables les unes des autres. Elles se répondent et forment un ensemble du site de Mari aux cartes imaginaires de l’ile d’Utopie qui font référence à la meilleure forme de gouvernement possible, imaginé par Sir Thomas More, de l’esclavage à la liberté, de la carte du ciel au pliage d’une étoile, de l’écriture cunéiforme au tatouage maori où la vie d’un homme est inscrite sur son corps. N’oublions pas l’autoportrait de l’artiste.
Le rêve de Michel Paysant était d’aller vers l’infiniment petit. Il a réussi. C’est de la science fiction, non c’est de l’art, une installation où l’art et la science s’unissent pour mettre en forme le réel dans l’invisible.
Avec la réalisation pour la Galerie Lélia Mordoch d’une nano-sculpture cinétique : NOA ou nano optique art, Michel Paysant atteint le summum du paradoxe : une sculpture optique invisible à l’œil nu.
Pourquoi avoir commandité cette sculpture ?
Depuis de nombreuses années, je travaille avec des artistes cinétiques et je m’efforce de montrer des choses nouvelles, de surprendre le public et quoi de plus surprenant qu’une sculpture cinétique invisible.

Sculpter l’invisible, c’est le défit qu’a relevé Michel Paysant.

 

Lelia Mordoch Gallery presents OnLab.
from Tgranovsky

OnLAB (Laboratoire d’Oeuvres Nouvelles), brainchild of the artist Michel Paysant, is a research project in which art, science and technology overlap. One of its major realisations are highly innovative, nanoscopic (millionths of a millimeter) and microscopic artworks. Produced in partnership with Giancarlo Faini and Christian Ulysse, researchers at the Photonics and Nanostructures Laboratory at the French centre for scientific research (Centre National de la Recherche Scientifique : CNRS), these are truly groundbreaking works in the fields of art and science.
This exhibition produced by I’Institut français has already been shown at the Musée du Louvre (from November 2009 un till april 2010) then at the MUDAM / Musée d’Art Moderne de Luxembourg (from November 2012 un till april 2013.)

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